Ce qu'en dit Anne-Marie Garat. Ecrivaine Sous prétexte de l'amitié et de la rencontre. Juin 2005
« On voit bien que les grandes femmes de Thérèse Bisch sont dans des envols, des courses, des élans ; à peine accroupies, alanguies, elles sont déjà dans la détente, bondies vers ailleurs dans les rouges et les ocres nébuleux d’un transport sentimental animal ; mais c’est de peinture dont on parle, pas du sujet. Soit, le sujet est féminin. Des belles charpentes d’athlètes dessues, dodues. Des qui se mettent en scène nues sans tambour ni trompette, qui aiment leurs rondeurs de mollets, fesses, seins, hanches et cuisses. Toute cette nudité sculpturale, animale, jette par-dessus tête ses lignes avec l’élégance, assurance et sympathie joyeuse. Pas du tout peint sur le motif, figuratif réaliste .Le réalisme c’est la peinture : son geste brossé et jeté, frictionné, étrillé, fourbi, épongé, un vrai langage coloriste et pictural du désir, en solo, diptyque ou triptyque, des correspondances et des répliques. Une manière foncièrement gaie et robuste ; mais avec des zones d’ombre si graves, des obscurités si obsédantes, qu’on voit bien où bascule l’énigme des corps… Moi, j’ai un Chaperon rouge de Thérèse Bisch grande fille gironde et rousse, le loup à ses trousses, évidemment, mais où elle va c’est sûrement bien pire ou bien plus délectable que dans sa gueule infernale. Tout tient à ce bleu, à ce rouge, au roux, à la ligne, au trait. Tut tient à la lecture et à la peinture. »